vendredi 10 février 2012

Sélection Janvier 2012

Hé oui, fini le vulgaire best-of, place désormais à une sélection, ce qui est nettement plus chic.

Commençons par le gros morceau, à savoir l'ambient et plus généralement la musique expérimentale dont les amateurs ont été carrément gâtés en ce début d'année. Un morceau d'ailleurs si gros que certains disques sont toujours dans la salle d'attente, tel The Spectrum of Distraction, double album signé Aidan Baker et une tripotée de batteurs invités parmi lesquels Simon Scott (Slowdive), Ted Parsons (Swans, Prong, Godflesh, Jesu, Killing Joke...), Thor Harris (Swans, The Angels of Light, Shearwater). Le concept : 97 morceaux de courte durée à écouter en lecture aléatoire. J'avoue que l'idée de n'avoir ni de vrai début ni de vraie fin à un album entre un peu en conflit avec mes préférences musicales (ce qui explique aussi que je traine un peu des pieds pour l'écouter), mais l'idée mérite d'être saluée et on peut s'attendre à un résultat de qualité compte tenu du talent du Canadien et du beau casting. L'ensemble, édité chez Robotic Empire, se trouve sur la page bandcamp d'Aidan Baker, mais sans possibilité de lecture random.

Mais passons plutôt aux albums que j'ai pu écouter.


Inutile d'avoir lu du W.G. Sebald ni d'avoir vu le film que Grant Gee lui consacre pour apprécier cette bande-son signée The Caretaker (alias du musicien anglais James Leyland Kirby). Un peu dans l'esprit du fantômatique An Empty Bliss Beyond This World sorti l'an dernier (auquel j'ai toutefois préféré ce nouvel opus), Patience (After Sebald) est une expérience qui désoriente et intrigue, avec une belle atmosphère mélancolique et irréelle. Un disque sorti chez History Always Favours The Winners et en écoute sur Bandcamp.


Dag Rosenqvist a décidé de mettre un terme à son projet Jasper TX après un dernier album An Index of Failure attendu cette année, mais il n'en arrête pas pour autant la musique et c'est d'ailleurs lui qui ouvre le bal en 2012 par le biais d'une collaboration avec Aaron Martin sous le nom de From the Mouth of the Sun. Leur très bel album Woven Tide est sorti chez Experimedia et peut s'écouter sur boingboing.net.


A ces deux albums viennent s'ajouter Collected Dust, le nouveau disque de Marcus Fischer chez Tench Records, l'Américain parvenant une fois encore à nous plonger dans son ambient glacée (c'est de saison et ça s'écoute sur Spotify), Arrhythmia, bande-son flippante signée du Polonais Adrian Aniol (TQA Records, extraits disponibles sur Bandcamp), et le déroutant Audience of One de l'Australien Oren Ambarchi (encore Experimedia).


Au rayon metal, le butin a en revanche été plutôt maigre (proportionnellement à la recherche effectuée, sans doute), mais je retiendrai quand même deux bons disques de black metal diamétralement opposés. D'un côté, les Hollandais de Dodecahedron et leur album éponyme jouant à fond la carte de la dissonnance, et que les amateurs du dernier Deathspell Omega devraient apprécier (Season of Mist). De l'autre, Becoming par les Américains d'Abigail Williams et sorti chez Candlelight Records, dans un style plus symphonique (mais pas trop pompier). Les deux albums sont disponibles sur Spotify.

Et je terminerai cette première sélection de l'année par des musiques un peu plus normales (même s'il faut le dire vite, en tout cas il y a des paroles et ça ne crie pas).


Matt Elliott nous sort via Ici d'Ailleurs un disque au titre très approprié de The Broken Man sur lequel l'Anglais broie du noir comme personne. Little Reviews en fait une description assez juste. C'est justement ce côté folk à nu qui me fait préférer cet album à la trilogie des "Songs' qui ne m'a jamais vraiment touché. En écoute sur Spotify.


Je n'avais jamais rien écouté du Pakistanais Ilyas Ahmed avant ce With Endless Fire (Immune Recordings) et le premier essai ne m'avait pas vraiment poussé à aller plus loin. Au fil des écoutes sa psych-folk à la Six Organs of Admittance a toutefois fini par s'imposer et cet album risque de faire un bout de chemin avec moi pendant un bon moment.


Deux albums un peu moins plombés pour finir sur une note légère, avec tout d'abord les vétérans de Guided by Voices qui font leur come-back avec ce Let's Got Eat The Factory forcément foutraque qui ne manque pas de charme (Fire Records, en écoute sur Spotify). L'Anglais Jerome Alexander alias Message to Bears nous propose quant à lui son nouvel album Folding Leaves, un joli disque entre pop, folk et post-rock au parfum un peu pastoral et en tout cas très lumineux à écouter sur Bandcamp (Dead Pilot Records, qui tire sa révérence au passage).



Et comme ce n'est jamais vraiment terminé, je glisse une petite mention à un album qui s'écoute et se télécharge gratuitement sur Bandcamp : Rain For Sound par In Sequence, à conseiller aux amateurs de la face acoustique de Steven Wilson et son Porcupine Tree. L'artiste, un certain Alex Mascart (inconnu au bataillon en ce qui me concerne), nous en dit plus concernant cet album sur son blog.

PS : je me rends compte que j'ai oublié de citer le nouvel album de John Zorn Mount Analogue (Tzadik) ainsi que Core to the Brave par Richard Youngs (Root Strata), Evasion de Werner Kitzmüller (Valeot Records, en écoute sur Bandcamp)... Bref, un mois bien chargé pour commencer l'année.